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Étiquetage industriel, Partie 2 : l’analyse de garantie

Là encore, on est très limité dans l’information. Et pourtant, elle est cruciale.

Commençons par remarquer que ce ne sont pas des données exactes, mais des minimums (de protéines et gras) et des maximums (de fibres et d’humidité) car en fonction de la provenance des aliments servant à la composition, ces données peuvent varier d’une production à l’autre. Le problème, c’est qu’elles peuvent varier de façon très significative, pour le mieux comme pour le pire.

Ce que l’analyse de garantie ne nous dit pas :

  • Le taux de glucides
  • La source des protéines et des lipides
  • La qualité des ingrédients (leur valeur nutritionnelle)
  • La digestibilité des ingrédients

Si vous voulez ces données, il faut les demander directement au fournisseur, qui est obligé de laisser le numéro de son service à la clientèle sur la boîte.

Pourquoi ces données sont-elles importantes ? Je vous le prouve en exemple :

Voici l’analyse de garantie d’une boîte standard de nourriture humide pour chats :

  • Protéines brutes (min.) 8,7 %, Matières grasses brutes (min.) 2,3 %, Fibres brutes (max.) 2.1 %, Humidité (max.) 80,0 %

Voici maintenant l’analyse de garantie d’un vieux soulier composé de cuir, d’huile, de charbon concassé et d’eau :

  • Protéines brutes (min.) 6,0 %, Matières grasses brutes (min.) 4,0 %, Fibres brutes (max.) 6,3 %, Humidité (max.) 78,0 %

Je peux vous assurer que la qualité nutritionnelle et la digestibilité du soulier ne sont pas garantis et pourtant, rien ne permet de savoir à la lecture de l’analyse, s’il ne serait pas meilleur que la boîte !

Matière sèche et matière “prêt-à-servir”

Un autre désavantage de l’analyse de garantie est que les pourcentages sont présentés pour un produit dilué, et ne reflètent donc pas leur quantité réelle. Pour affiner les pourcentages de chaque nutriment (rappelez-vous que nous n’avons que des minimums et des maximums) et pouvoir les comparer d’un produit à l’aure, il faut les rapporter à une matière sèche. Par exemple, pour une même marque, on lit sur l’étiquette :

La matière sèche (MS) est le pourcentage inverse du pourcentage d’humidité pour arriver à 100% (100%-8% d’humidité = 92% de MS).

On peut donc reprendre nos données avec ce pourcentage, afin de comparer les deux produits sur une même base. On ajoutera ensuite le taux de glucides qui manque (le % manquant pour arriver à un total de 100% de protéines, gras, fibres, cendres et glucides) pour avoir un tableau plus complet :

Si vous aviez l’habitude d’acheter des croquettes en pensant qu’elles étaient plus protéinées que les boîtes, vous pouvez revoir vos habitudes.

30% de protéines sur une matière sèche, c’est un minimum requis. Une souris en contient plus de 60%, et ce sont des protéines exclusivement animales, hautement digestibles et nutritives.

Digestibilité

La digestibilité est un autre facteur qui détermine la qualité d’une nourriture. Ainsi, deux sortes de nourriture peuvent avoir un contenu identique mais une digestibilité différente, comme notre boîte et notre soulier nous l’ont montré.

La digestibilité représente la proportion de nourriture qui est digérée puis absorbée par l’intestin. Une nourriture très digeste profitera donc davantage à l’animal comparativement à une nourriture moins digeste.

Malheureusement, les seules références en matière de digestibilité que vous puissiez lire sont le prix (plus vous mettrez le prix, plus vous risquez d’avoir des protéines digestes), et la quantité/grosseur des selles que vous ramasserez après coup. Cela pourrait vous passer l’envie de racheter le même produit.

Énergie métabolisable (ME) / contenu calorique 

C’est probablement l’élément qui peut vous donner le plus de repères quant à la qualité du produit.

Admettons que nous ayons repéré un produit dont l’analyse de garantie nous paraît satisfaisante :

Protéines brutes (min.)                     15 %/g        (x3.5)    =    52,5 kcal (31,8% de l’apport calorique)
Matières grasses brutes (min.)        12 %/g        (x8.5)    =    102 kcal (61,8% de l’apport calorique)
Glucides (max.)                                     3 %/g        (x3.5)    =    10,5 kcal (6,4% de l’apport calorique)

Nous pouvons attribuer une valeur calorique à chaque gramme de protéines, lipides et glucides grâce aux coefficients d’Atwater (modifiés par l’AAFCO pour les animaux de compagnie), soit : 3.5 kcal/g pour les protéines, 8.5 kcal/g pour les lipides et 3.5 kcal/g pour les glucides, ce qui nous donne :

52,5 + 102 + 10.5 = 165 calories pour 100g de nourriture

Pour répartir le pourcentage de calories, il ne reste qu’à diviser ces données par le total de calories :

Protéines                   52,5/165    =   31,8%
Matières grasses       102/165   =    61,8%
Glucides                    10,5/165    =     6,4%

Les références pour une souris sont : Protéines 52%, lipides 42,5%, glucides 4,7%.

De bonnes références pour l’industrie sont : Protéines >40%, lipides >50%, glucides <10%.

En conclusion de ce chapitre, plus l’analyse de garantie fournira d’éléments, plus le fournisseur cherchera la transparence. Ainsi, les taux de calcium, phosphore, magnésium, oméga-3 et -6 et taurine devraient être présentés au minimum.

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