window.dataLayer = window.dataLayer || []; function gtag(){dataLayer.push(arguments);} gtag('js', new Date()); gtag('config', 'G-K1K1920324');

Les boules de poils

Votre chat vomit-il souvent, boules de poils ou pas boules de poils ?

Si la réponse est oui, au moins deux fois par mois, il pourrait y avoir des raisons de s’inquiéter.

Il est malheureux de dire que nous sommes tellement habitués à voir nos chats vomir, que nous finissons par ne plus nous en soucier. On se doute qu’il a mangé trop vite, on pense qu’il a mangé trop froid, on se dit que c’est le printemps et qu’il perd ses poils… et on laisse faire.

Mais les poils avalés ne devraient pas être la cause d’autant de vomissements. Dans la nature, le chat se frotte pour s’en débarrasser au moment de la mue, et est capable de digérer sans problème ceux qu’il ingère.
En appartement, il faut donc l’aider par un brossage quotidien au printemps, surtout s’il s’agit d’une race à poils longs.

Savez-vous pourquoi le chat se lèche ?

Pour faire sa toilette et éliminer les poils morts, c’est un fait.
Mais aussi pour réguler sa température corporelle en humidifiant son pelage. Le chat est doté d’une langue tellement râpeuse qu’elle inspire les spécialistes du nettoyage de tapis !
Et certains chats que l’on peut qualifier de maniaques, se lèchent aussi pour manifester leur anxiété, ou pour soulager une allergie cutanée. Si c’est le cas, il y a certainement un travers dans son environnement ou dans sa routine qu’il faudrait réguler pour son bien-être.

Pour en revenir aux poils morts, s’il en avale trop et si sa digestion est difficile, ils vont s’entremêler et former une boule de poils (savamment appelée trichobézoard) qui bloque le système digestif. Dans le meilleur des cas, cette boule trop grosse pour l’estomac sera régurgitée. Dans le pire des scénarios par contre, la boule grossira davantage dans les intestins jusqu’à l’occlusion, qui doit absolument être décelée (manque d’appétit, léthargie, constipation, toux, vomissements de bile) et soignée d’urgence par un vétérinaire avant d’être fatale.

Le vomissement de trop nombreuses boules de poils est souvent le signe d’une digestion défaillante et de problèmes de santé plus importants.

Une étude1 menée entre 2008 et 2012 par l’équipe du docteur Gary Norsworthy a montré que les vomissements chroniques (au moins deux par mois) associés a des diarrhées chroniques et/ou une perte de poids, étaient liées pour 99 cas sur 100 à une maladie inflammatoire de l’intestin (l’entérite chronique) ou à un cancer. En 2015, cette étude2 élargie à 300 chats a confirmé ces résultats.

Le vomissement récurrent de boules de poil est un signe que le système digestif a du mal à déplacer la matière. Sa motilité est altérée. Le système digestif ralenti, les bactéries ont donc plus de temps pour proliférer dans la flore intestinale, et interférer avec la bonne absorption des nutriments. Un microbiome intestinal déséquilibré est l’un des facteurs pouvant conduire à une maladie inflammatoire de l’intestin.

boules de poils

Que faire ?

L’entérite chronique est une maladie qui se traite, de même que la plupart des lymphomes. Si vous constatez plus de deux vomissements par mois récurrents, boules de poils ou non, consultez votre vétérinaire qui effectuera les examens nécessaires et diagnostiquera le traitement adéquat.

1. L’alimentation en libre-service n’est pas recommandée car elle ne permet pas à l’estomac de se vider, ni au cycle digestif de s’accomplir. La première étape est donc d’instaurer des repas à heure fixe, pas trop copieux.

2. Plus l’alimentation est humide plus le transit est facilité.
3. Plus l’alimentation est digeste, moins la motilité est affectée. Notamment, les glucides ingérés en trop grande quantité ont un impact néfaste sur la motilité.
4. Moins l’alimentation est grasse, moins les poils peuvent être liés et se former en boule.

En conclusion, beaucoup de chats sous un régime à base de nourriture crue voient leurs problèmes de digestion se résoudre, et les boules de poils se raréfier.

Attention aux fibres et autres traitements !

Les traitements traditionnels anti boules de poils (laxatifs) sont à éviter pour de multiples raisons.
La première est qu’ils ne soignent au mieux qu’un symptôme, et non la cause du problème. Ils ne font que lubrifier les corps indésirables, souvent sur une base de produit indigeste pour le chat (vaseline ou huile minérale).

Les fibres quant à elles, ne font pas partie du régime alimentaire du carnivore strict pour de bonnes raisons, et ne devraient être utilisées que pour traiter des cas ponctuels de constipation.
Prises sur le long terme, elles représentent des inconvénients majeurs pour notre chat.

1. les fibres détournent l’eau de l’urètre, augmentant le taux d’acidité de l’urine et du même coup, le risque de formation de cristaux obstruant le système urinaire.
2. les fibres insolubles gonflent les selles, ce qui sur le long terme, peut avoir un impact sur le tonus musculaire du côlon, réduisant l’élasticité et rendant la défécation plus difficile.
3. Alors qu’elles ne sont pas nécessaires, les fibres ont un impact négatif sur la biodisponibilité de la taurine, élément vital pour le chat. Donner des fibres, c’est devoir considérer un supplément de taurine dans l’alimentation.
4. Une étude3 (qui reste à confirmer) tend à penser que les fibres insolubles diminuent considérablement la digestibilité des protéines. Dans le doute, évitons les fibres sur une base régulière.

Et il existe une solution adaptée à l’espèce (basée sur les animaux). Les jaunes d’œufs et la lécithine de jaune d’œuf sont, à notre avis, les meilleurs choix à long terme pour gérer les problèmes de motilité gastro-intestinale qui créent des boules de poils chez nos chats.

Un traitement naturel : le jaune d’œuf

Encore une fois, l’œuf apparaît comme le complément indispensable à l’alimentation naturelle de votre chat. Cette fois, c’est sa richesse en lécithine et en choline, deux corps gras de la famille des phospholipides jouant des rôles complémentaires dans l’aide à la digestion de notre carnivore.
La lécithine, tel un après shampoing, émulsifie les poils ingérés pour les empêcher de s’agglomérer et faciliter une évacuation plus fluide.
La choline quant à elle, stimule la motilité. Elle intensifie les contractions des muscles de l’estomac et des intestins avec augmentation de l’amplitude et de la fréquence, pour faire pour faire circuler les poils fluidifiés par la lécithine plus activement, les poussant ainsi vers la bonne sortie.

boules de poils

En résumé, pour éviter les boules de poils

On brosse son chat quotidiennement durant la mue, régulièrement le reste du temps.
On arrête le libre-service et on laisse l’estomac se vider et le cycle digestif opérer.
On donne une alimentation humide pour faciliter le transit.
On donne une alimentation digeste (pas ou peu de glucides, pas de fibres, pas trop de gras).
On ajoute le jaune d’œuf dans le régime alimentaire (poule, caille, cane…). Si c’est nouveau, on vérifie que le chat ne soit pas allergique en surveillent qu’il n’y ait pas de selles molles ou coulantes dans la litière. Le jaune d’œuf existe aussi en poudre.

Mon chat mange de l’herbe pour régurgiter les boules de poils. Vrai ?

Je vous invite à écouter la vidéo de Jamy – Épicurieux à ce sujet, qui fait tomber bien des mythes.
Jamy nous fait part d’une étude4 réalisée en 2017 sur plus de 1000 chats qui montre que seul le quart (27%) des chats qui ingèrent de l’herbe vomissent en conséquence, et que 91% d’entre eux ne présentent aucun signe de malaise avant de brouter.
L’herbe ne servirait donc pas à régurgiter, encore moins à compenser des carences en vitamines. L’hypothèse émise lors de cette étude scientifique, présente l’herbe comme un vermifuge naturel qui protégerait les parois intestinales contre certains parasites.

Références :
Norsworthy GD, Estep JS, Kiupel M, Olson JC, Gassler LN. Diagnosis of chronic small bowel disease in cats: 100 cases (2008–2012). 2013;243(10):1455-1461.
Norsworthy GD, Estep JS, Hollinger C, et al. Prevalence and underlying causes of histologic abnormalities in cats suspected to have chronic small bowel disease: 300 cases (2008-2013) 2015 247(6): J Vet Med Assoc.
3 De Godoy M. et al – Alternative Dietary Fiber Sources in Companion Animal Nutrition – Nutrients (2013).
4 Benjamin L. Hart, Lynette A. Hart and Abigail P. Thigpen University of California, Characterization of plant eating in cats

Aller en haut